Apr. 08 2022 / 20h
Live
8/9 avril à 20h.
Pab The Kid n’est pas de ce monde. A seulement 20 ans, il a déjà un parcours pas comme les autres. C’est un Français, un Ch’ti d’ailleurs, qui a grandi en Chine, en Inde, en Allemagne, qui étudiait encore à Madrid l’année dernière. Quand on l’appelle pour qu’il parle de son premier album, il nous apprend qu’il squatte actuellement chez son pote James the Prophet, en attendant de dénicher un nouvel appart. Les deux amis se sont trouvés. Depuis leurs débuts, ils s’entreaident, se poussent et s’inspirent. James ouvre sur la tournée hexagonale de Mos Def et propose à Pab The Kid d’en être. Voilà une amitié en titane. “Mos Def? C’est le rappeur préféré de mes rappeurs préférés, je vis un rêve là!” précise Pab The Kid. Les deux ont un point commun : cette capacité à rapper dans la langue de Shakespeare avec une aisance déconcertante. Les premiers followers fidèles sont aujourd’hui une armée. Et le temps d’un véritable premier album est donc venu. Dans un premier album, c’est connu, un artiste met toute sa vie, tout ce qui a précédé l’enregistrement, d’une manière consciente ou pas. C’est une étape cruciale. Un dépucelage en règle. Et il s’appelle « Party Never Ends », 9 titres sur des prods de Benjamin Molinaro, Lennard Vink, avec en guests Colonel Reyel ou encore Pascal Légitimus. La fête ne s’arrête jamais. Ce disque, il chante surtout l’amour. Il chante la fragilité et le plaisir, la beauté formelle et celle plus intérieure, les dérives noctambules et les allers retours sentimentaux. Pab The Kid vient du rap mais ce n’est qu’une moitié de vérité en fait. Comme pas mal de mecs de sa génération il vient de partout et de nulle part. Il n’a pas à s’embarrasser avec des étiquettes, des limites. Ici, des codes trap, de l’ego-trip mais aussi du chant, vocodé ou pas, des ambiances qui déstabilisent avant de fédérer, tout un univers qui se met en branle, loin des postures et des clichés. On pourrait croire que Pab The Kid est un Anglais qui maîtrise à la perfection la langue française. Il a tellement bourlingué depuis son enfance que ses mots sont polyglottes. Ils passent d’une langue à l’autre naturellement et on comprend alors mieux ses facilités derrière un micro. Pab The Kid veut durer, s’installer, en être. Dans la musique et pourquoi pas, plus tard, au cinéma. Allez savoir... Pab The Kid n’est pas de ce monde. Et le monde, Los Angeles, Bangkok, Tokyo, Marcq-en-Baroeul ou Paris, lui tend les bras.